Tunisiens de Lampedusa à Paris, les négociations avec la Ville patinent - Manif le 13 mai

Publié le par Desbabas

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Le gymnase de la rue Fontaine au roi (métro Couronnes) est occupé depuis six jours (voir la chronique de l’occupation du 7 au 11 mai,) après que la Ville de Paris ai diligenté la police avenue Simon Bolivar, ce qui avait occasionné l’arrestation d’une centaine de personnes, dont un grand nombre de Tunisiens munis de "visa Schengen" italien.

 

Voici l’appel de ce 12 mai à manifester ce vendredi, rdv à 15h au gymnase :

 

Nous, Collectif des tunisiens de Lampedusa, fils de la Révolution, nous avons pris la tête de la manifestation du 1er mai.

 

Nous avons pris l’immeuble vide rue Simon Bolivar dont nous avons été expulsés violemment par la police (certains ont été expulsés en Italie et certains sont encore en rétention).

 

Puis nous avons pris le gymnase rue de la Fontaine au Roi.

 

Cela fait 6 jours que nous sommes là.
Il y a deux jours la mairie s’était engagée à reloger tous les occupants du gymnase mais depuis nous n’avons aucune réponse.

 

La mairie nous laisse pourrir.
Nous exigeons une réponse !

 

Nous exigeons un lieu pour vivre et pour s’organiser
et des papiers.

 

Ça semble impossible ? En Tunisie, nous avons déjà fait l’impossible, nous avons fait la Révolution et maintenait nous accueillons les libyens et comment sommes-nous accueillis ici ?

 

Rendez-vous vendredi 13 mai à 15h devant le gymnase au 100 rue de la fontaine au roi m° belleville ou couronnes pour partir en manifestation.

Les représentants de la mairie avaient dit samedi que l’association Aurore qu’elle finance apporterait de la nourriture au gymnase. Il n’en a rien été. Ni ce jour là, ni les jours d’après.

 

Mardi, au vu de l’échec du départ vers le 8e arrondissement, pour le foyer Aurore, les représentants de la Ville, avaient dit qu’ils viendraient négocier le lendemain. Mercredi, ils n’étaient pas là. Et ce jeudi, ils ne sont venus que pour apporter la lettre dont le texte suit :

 

Paris le 11 mai 2011

 

Destinataire : Le collectif des Tunisiens de Lampedusa

 

Messieurs,

 

Nous souhaitons, dans la continuité de nos échanges depuis plusieurs jours faire un point sur les discussions qui ont eu lieu hier. Nous regrettons profondément de n’avoir pu parvenir à une solution qui aurait permis d’héberger dès hier soir l’ensemble des tunisiens occupant le gymnase du 100 rue de la Fontaine au roi et de suspendre l’occupation de celui-ci. Seuls 60 d’entre vous ont pu être hébergés hier soir au centre d’hébergement du Faubourg Saint Honoré.

 

Il est apparu évident que le nombre de personnes susceptibles d’être hébergées dépassait largement les bases sur lesquelles nous discutions. Nous n’avons d’ailleurs jamais réussi à définir ensemble précisément le nombre de personnes concernées, ce qui en l’espèce constitue une difficulté insurmontable.

 

Compte tenu du nombre important de personnes qui souhaitent être hébergées à Paris dans ce difficile contexte, il vous a été précisé depuis plusieurs jours que la Ville de Paris ne pouvait pas maintenir sa proposition au-delà d’hier soir.

 

Nous sommes donc au regret de vous confirmer que les places d’hébergement seront dès ce soir dédiées à l’ensemble des migrants tunisiens qui souhaitent y être hébergés.

 

Enfin, nous souhaitons pouvoir continuer à dialoguer avec vous dans le respect des règles que nous avons définies ensemble, afin de rendre l’occupation du gymnase la moins inconfortable pour tous. Nous souhaitons vous rappeler que ces règles ne peuvent souffrir d’aucune entorse car il est impératif que le respect du lieu occupé soit garanti.

 

Force est de constater que depuis plusieurs jours, la situation s’est détériorée (bagarres, entretien des lieux, dégradation du mur d’enceinte extérieur, ...). Parmi les règles que nous avons définies ensemble dès samedi également, l’occupation maximum par 150 personnes constituait la limite au-delà de laquelle nous ne respectons plus les normes incendies. C’est donc sur ce nombre de personnes que nous avons travaillé ensemble et cela s’est malheureusement révélé insuffisant. Je vous rappelle à ce propos qu’au même titre que les autres cette condition de sécurité n’est ni facultative ni négociable.

 

Nous souhaitons pouvoir donc retrouver une situation plus sereine afin de continuer à dialoguer et nous comptons sur vous pour y parvenir.

 

Je vous prie de recevoir l’expression des mes sentiments les meilleurs.

 

Emmanuel Grégoire
Chef de cabinet du maire de paris

 

Ou, chaque jour arrivent au gymnase de nouveaux Tunisiens. Mais des locaux vides suffisamment grands pour accueillir un lieu collectif sont disponibles à Paris. Rien n’oblige, si ce n’est la politique municipale, à sous-traiter à l’association Aurore (dont les dirigeants sont au conseil d’administration de Vinci) l’organisation d’un hébergement collectif que les tunisiens sont prêts à administrer eux-mêmes, comme l’a démontré leur lutte depuis le 1er mai.

 

Parmi ceux qui sont allés dormir mardi au foyer Aurore de la rue du fbg st-Honoré, 30 sont revenus au gymnase : l’engagement de la Ville n’est pas respecté, le foyer ferme le matin pour n’ouvrir que le soir, il y a des caméras partout, "c’est comme une prison".

 

Pendant que la presse évoque les 300 000 euros attribués par la Ville à l’accueil des Tunisiens, le représentant de la mairie leur dit qu’ils sont trop nombreux...

 

Pour mieux saisir la position de la ville :

 

-  La question Tunisienne

 

-  De qui la Ville de Paris est-elle l’amie ?

 

-  Lettre à l’attention du maire de Paris, Les Tunisiens de Lampedusa à Paris - Droit de réponse de Tunisiens expulsés du 51 avenue Bolivar au président de la Ville de Paris

 

à suivre...

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