Histoire et but des "papiers"
Edit 01.04.07 : Vous pouvez consulter le lien proposé par K'tch : La machine de Guillauté, "pour comprendre que les papiers ne sont que la partie visible d'un système dont la logique est aussi dans le fichage."
Cet article fait suite aux deux communiqués de presse de l'association RESF qui racontent des interventions de la police à Paris pour interpeller des "sans-papiers". Les conditions dans lesquelles celle-ci se permet d'intervenir ont de quoi faire peur.Mais le problème derrière cette histoire de papiers, dépasse largement la simple question de la misère du monde qu'on acceuillerait.
Voici les étapes dans l'ordre chronolique de la mise en place des papiers d'idenitité. Leur but principal était toujours le contrôle social, qui justifiait le contrôle des deplacements des populations à risques.
1. Au XVIIe siècle :
Le paseport apparut en 1724 et fut réservé aux vagabonds, puis, à partir de 1765 et jusqu'à la Révolution, les artisans ne peuvent sortir du Royaume sans passeport, afin de protéger les secrets des fabrications françaises.
En 1792 fut institué un nouveau passeport pour se déplacer à l'intérieur du Royaume, qui en 1795 devint obligatoire pour voyager en dehors de son Canton ; il n'était délivré, pour de strictes raisons, qu'aux citoyens ayant prêté serment civique, et devait être visé par le comité de section le plus proche lors de l'arrivée à destination.
Ces papiers servent essentiellement au contrôle social et visent d'abord les classes populaires. Le but est déja à l'époque de restreindre les mouvements de populations. Sans que ne se pose de problèmes d'immigrations, l'important est de surveiller les mouvements. Ce qui se confirmera plus tard.
2. Le Livret ouvrier
En 1803 fut institué par Napoléon le Livret ouvrier, afin de restreindre la libre circulation des ouvriers en France.
Tout ouvrier voyageant sans livret est réputé vagabond et condamné comme tel. Il ne peut quitter un employeur qu'après que celui-ci eut signé un quitus sur le livret, la signature devant être certifiée par une autorité, et ne peut quitter une commune sans le visa du Maire ou de la Gendarmerie, avec indication du lieu de destination.
L'employeur doit inscrire sur le livret la date d'entrée dans l'entreprise puis la date de sortie, et indiquer que l'ouvrier le quitte libre de tout engagement.
La perte du Livret interdit de travailler et de quitter la commune du dernier domicile, jusqu'à obtention d'un nouveau livret.
http://alaincaduc.chez-alice.fr/livret.htm
http://www.1789-1815.com/livret_ouv.htm
http://napoleontrois.free.fr/site/index.php?2007/02/17/201-napoleon-iii-se-veut-lempereur-des-ouvriers
3. Les machines Hollerith en Allemagne nazie
D'abord utilisées pour le recensement de la population, puis pour dispatcher le plus efficacement possible les prisonniers vers les camps de travail, elle permettront la grande éfficacité des rafles de juifs dans les pays où elles sont mises en pratiques.
Produites, vendues et programmées par IBM, elles seront la clef de voûte de l'expansion allemande en Europe.
Voir aussi IBM et l'Holocaust et IBM calls for global identity System.
4. La carte d'identité
La première carte d'identité a été créée en septembre 1921 par le Préfet de police du département de la Seine, Robert Leullier, qui institue une "carte d'identité de français". La carte remplace l'ancienne pratique qui exigeait la présence de 2 témoins pour de nombreuses démarches afin de limiter les fraudes et de faciliter les contrôles de police et administratifs.
Sa généralisation date du 27 octobre 1940 où le Maréchal Pétain décrète que "tout Français de l'un ou de l'autre sexe, âgé de plus de seize ans, ne peut [désormais] justifier de son identité (...) que par la production d'une carte d'identité, dite 'Carte d'identité de français'" dans la vague des mesures de contrôle de la population par l'Etat français. A partir de 1942, la mention "Juif" est apposée, le cas échéant. La carte d'identité est effectivement délivrée et généralisée à partir de 1943.
Comme de nombreuses autres loi, elle n'a pas été abolie après-guerre. Elle a été amendée par décret en 1955, qui institue « une carte nationale certifiant l'identité de son titulaire [avec] une durée de validité de dix ans ». Elle était à l'époque considérée comme un moyen de contrôle des français d'Algérie.
Une nouvelle carte, appelée INES (Identité Nationale Électronique Sécurisée), a été lancé en 2003 par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. INES fait appel à la biométrie. Suite aux nombreuses résistances auquel il a donné lieu, le projet INES est actuellement suspendu et le restera au moins jusqu'aux élections présidentielles de mai 2007.
Maintenant tout le monde accepte l'idée qu'il est nécéssaire d'avoir des papiers pour justifier de qui on est. Cette mesure qui servait d'abord à ficher les milieux contestataires, fût ensuite proposée facultativement pour faciliter les démarches administratives. Pour finalement devenir obligatoire grâce au régime de Vichy. Maintenant c'est un délit de ne pas avoir de papiers.
Les implants sous-cutanés Verichip sont maintenant proposés pour rendre service, dans quelques années ils deviendront obligatoires.
Cette étape de criminalisattion des sans papiers est une étape psychologique nécéssaire pour pouvoir criminaliser plus tard ceux qui refuseront de se faire pucer.
Arretons donc ces discours nauséabons sur le droit qu'ont ou n'ont pas les humains de se déplacer sur terre, sur les capacités de l'occident à assimiler les immigrés venant de ces pays que nous exploitons et dans lesquels nos dirigeants dirigent des guerres pour assurer les "interêts de la France".
Vous connaissez certainement cette histoire :
Ils sont venus chercher mon voisin juif, je n'était pas juif, je n'ai rien dit.
Puis ils sont venus chercher le communiste, je n'était pas pour ses idées, je n'ai rien dit.
Quand ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour me défendre.