Les pogroms débutent dans la tête - Wolfgang Haug

Publié le par Desbabas

Cet article est une traduction personnelle en français de l'article de Wolfgang Haug, Pogromen beginnen im Kaupf, depuis sa traduction en anglais par Janet Biehl, Pogroms Begin in the Mind, son introdutcion vaut d'ailleurs le coup.  Il étudie la manière dont la nouvelle droite pose ses mythes , et de la confusion qu'il réussit à causer à la gauche en reprenant ses propres idées, ainsi que des idées écologistes, préparant discrètement la voie d'un nouveau fascisme. Mes considérations se trouvent à la fin, après les notes de W. Haug. Les notes entre crochet sont de moi, celles originelles sont entre parenthèses.


Les pogroms débutent dans la tête - Wolfgang Haug


Les carnets de prison de Gramsci sont actuellement en cours de publication, et Die Zeit se sent concerné par l'éventualité que gramsci devienne la nouvelle figure directrice [leading figure] parmis les gauchistes. Laissons pour l'instant de côté que nous devrions probablement nous liberer de figures directrices. Gramsci est à l'origine de l'idée d' "hégémonie culturelle de gauche", qu'il regardait comme la base du succès du changement social (dans laquelle Gramsci appelait les groupes subalternes ou oppressés à gagner une suprematie culturelle de gauche, condition nécéssaire pour obtenir le pouvoir étatique). Après 1968, une sort de "hégémonie culturelle de gauche" émergea, principalement  à cause de l'ineptie et l'ennuie des conservateurs, et pour quelques années cette aproche apporta quelque changement dans la société. En regardant de plus près à ce phénomène , nous observons pourtant que la gauche politique trainait dérrière son travail culturel. Au moment ou par le biais des Verts, la gauche était prète à transformer son influence culturelle en influence politique, son hégémonie culturelle touchait à sa fin. Quand le retournement de situation commença en 1977, la gauche commença à s'accommoder au système. Deux projets , parmis tant d'autres qui ont émergés épitomise comment la gauche fût systématiquement absorbée par la sociétéde cette époque : le pari des verts et le Tageszeitung. (1)

A peu près au même moment, selon ce que l'on peut en reconstituer, la droite commença à copier les concepts de gauche. Elle avait apris de Gramsci lui-même. Un effort pour mettre en place une hégémonie cultuelle de droite était en cours depuis au moins 1979, et nous avons appris depuis Hoyerswerda que les fruits qu'elle a semé commencent à germer. Nous savons que ce n'est pas seulement parce qu'une bande de hooligan est soudainement lachée, ils étaient dehors depuis un certain nombre de temps. Non, nous savons que c'est parce que le spectre des caleurs  a été poussé si décisivement vers la droite que maintenant quelques parties de la population n'hésitent plus à applaudir de violents attaques contre des personnes. Quand nous entendions "je suis fier d'être allemand", nous entendons maintenant "je confesse que je me sentais bien en applaudissant". C'était bien le sujet d'une lettre récemment adressée au Sonntags Aktuell. La "justification de l'auteur fût typiquement "allemande-philistine" : les "nuisances sonores" causées prétenduement par les étrangers. (2)

Le processus de construction de l'hégémonie culturelle de droite commença en France en 1979 quand des théoriciens de la Nouvelle Droite prirent le contrôle du journal conservateur Le Figaro, suivis par la fondation du Criticon en 1980 à Munich. C'est seulement avec le débat sur les historiens révisionistes (3) que le publique se rendit compte que quelque chose se passait. En fait ce qui se passait c'est que l'histoire se réécrivait, de nouveaux mythes fûrent créés, d'anciens mythes étaient ressortis, c'est à dire étaient transformés, en sorte un nouveau langage était developpé et usé pour exprimer d'anciennes idées. Les tabous étaient éventés ou contournés et des idées gauchistes adoptées et utilisés, pour la plupart à peine altérées, et utilisées dans un contexte qui leur était étranger.

Pour prendre un exemple, un slogan gauchiste anti-imperialiste fût adopté quasiment intact, mais un autre contexte y donnait un nouveau sens. Il est devenu clair que beaucoup de nos slogans gauchistes étaient trop abrégés et pas assez pensés. Le résultat aujourd'hui est que la Nouvelle Droite peut s'approprier avec succès des émotions familières (de haine), des ennemis familiers (les USA), et des peuples traditionnellement sympathiques comme l'IRA et les Basques, pour lesquels la gauche a souvent appelé.

Une des nombreuses caractéristiques de cette nouvelle droite est qu'elle se distancie précautioneusement de l'ancienne droite. Et qu'elle déclare ne rien vouloir en commun avec les excès de l'extrème droite comme Hoyerswerda et les lâches incendies volontaires. Cependant dans le même temps ses idéologues poussent le spèctre de valeurs encore plus loin à droite, et prépare ainsi les gens à accepter des actions fascistes et violentes.

La distortion du concept du Racisme

Le jeu de confusion conceptuelle commence avec la confusion du concept de racisme lui-même. Parce que les humains appartiennent à différents peuples, argue la Nouvelle Droite, ils sont de facto différents. A partir de là les antiracistes de gauche qui demandent l'égalité pour tous sont en fait les vrais racistes, car ils ignorent les différences entre les peuples. Cette vue est basée sur une vue superficielle, et mélangée à la religion, de la gauche. La religion judéo-chrétienne nous dit-on distingue seulement entre Dieu et l'homme, et non entre différents peuples. Comme conséquence, clame la Nouvelle Droite, quand les moines chrétiens répandirent l'idée que toutes les âmes sont égales, ils détruisirent les cultures indigènes tout autour du globe.

Cet argument semble plausible et est ainsi assez efficace. De fait elle s'approprie la critique gauchiste de le mentalité du mâégale blanc et de la conscience missionaire, que nous avon souvent utilisé pour expliquer le racisme blanc. Que le christianisme remonte à sa racine juive est suffisement vrai, mais la façon dont c'est expliquée est consciemment antisémite. Le fait que cette prétendue connection entre le judaïsme et la "destruction des cultures tout autour du monde" a été très utile à la nouvelle droite devrait attirer notre attention, et nous faire réfléchir sur ces contentieux familiés et tellement redondant du passé.

Le problème que créent ces permutations va plus loin. La Nouvelle Droite créé astucieusement encore plus de confusion parmis ses adversaires politiques en tirant ses idées de champs que la gauche a ignoré ou peu regardé. Qui parmis nous s'est penché sérieusement sur l'opposition aux lumières et ses penseurs ? Ou sur la religion, Ou simplement sur la pensée chrétienne ? Qui parmis nous a éxaminé le rôle de la religion juive dans l'évolution de l'humanité ? 

Des champs de la pensée que nous avons ignoré ou peu regardé parce que nous y avons peu d'interêt sont maintenant devenus un problème pour nous quand le théoricien de la Nouvelle Droite Alain de Benoist demande "Au nom de l'égalité de toutes les âmes devant Dieu, les missionaires chrétiens cherchaient à imposer sur les peuples colonisés une croyance religieuse qui leur était étrangère ... A cause de cela, ces peuples souffrirent une perte massive de leur culture. (4) Très certainement il y a ici un detrournement de sens. Les missionaires chrétiens n'agissaient certainement pas au nom de l'égalité. Au contraire ils étaient racistes, pour tous les acpects pratiques, et consideraient qu'ils avaient affaire avec des peupls de moins de valeurs qu'eux mêmes - des barbares et des sauvages, qui ne pouvaient espérer devenir humain qu'après leur conversion. Que ce processus pour devenir humain impliquait souvent la mort du sujet montre que ces ubermenschen chrétiens se pensaient eux-même des sauveurs d'âmes et non des sauveurs de peuple. Mais cela montre également à quel points ces missionaires et ces colonisateurs étaient loin d'agir au nom de l'égalité, comme le pretend pourtant de Besnoist. [1]

Plus important d'un point de vue théorique, cette ligne d'arguments d'extrème droite désavoue les contributions positives du judaïsme à l'histoire humaine Avant que la religion juive n'emerge, la majorité des religions disaient l'existence des individus preordonnée. Leurs vies étaient fixées fermement dans un corp de relations sociales dont ils ne pouvaient jamais espérer sortir. Les peuples étaient vus comme une partie du monde, tout comme les divinités qu'ils adoraient autrefois. La société était remplie d'une divinité qui s'insinuait dans tout [Society was imbued in a divinity that permeated everything]. De cette façon de pensée, le divin se manifestait dans les gouvernements de l'époque, ainsi que dans les dynasties regnantes. Logiquement les pharaons et les rois divins ( comme plus tard les monarques de l'absolutisme) clamait tirer leur office directement de Dieu. La rebellion contre cet ordre divin , duquel ces peuples étaient également une partie, était exclu de principe. [2]

Le focus de la religion juive était uniquement porté sur une dieu patriarchal, ce qui n'est pas à louer.  Mais le mouvement pour la première fois vers une divinité transcendentale mis fin à une situation dans laquelle la société et sa destinée était etranglée dans les affaires d'une ou de plusieurs divinité. Le judaïsme éloignait tellement Dieu que sa distance de chaque personne et également des dirigeants devenait inconcevablement grande. De point de vue les hierarchies humaines n'étaient plus inateignables socialement. Des mouvements populaires de resistance pouvait se developper. La resistance avait maintenant sa base sur l'individu, qui conscient de sa distance avec Dieu pourra ultimement n'avoir plus affaire avec aucune divinité. [3]

Le combat de la droite contre l'individualisme

Retournons à la nouvelle droite d'aujourd'hui : nous pouvons voir que son contenu antisémite ne sert pas seulement uniquement à mobiliser le vieux préjudice contre un ennemi choisi -ce qui reste bien entendu utile - dans un buit de pouvoir. Il inclut aussi un composant crucial : une lutte contre l'individu et l'individualité. Que cet aspect soit passé inaperçu à gauche est peut-être dûe en partie au socialisme autoritaire lui-même. (Il serait désirable que que la gauche se rappelle de la soi disant révolution judéo-bolshévique comme la droite l'appelle si souvent, qui s'est aussi débarassé violemmentde certains de ces camarades juifs. On peut seulement se demander si l'antisémtisme n'émerge pas nécéssairement dans des sociétés ou communautés qui imposent des demandes totalitaires à ses propres membres.) [C'est d'ailleurs l'objet de la première partie de l'oeuvre de Annah Harendt sur le totalitarisme. Doit-on rechercher dans le paganisme revendiqué de l'extrème droite une deuxième raison ?]

Dans tous les cas la Nouvelle Droite adhère sans equivoque  à cette tradition anti-individualiste bien assise. "Tous les penseurs proéminents de la Nouvelle Droite, observe Hanspeter Siegfried, qui a étudié de près leur idéologie, rejettent l'individu comme point de départ de l'éthique et de la politique" (5). De Besnoist, representant en cela le point de vue de membres de la Nouvelle Droite le formule ainsi : " Dans notre théorie, la personne individuelle n'existe qu'en connection avec la communauté dont elle est membre... Nous ne plaçons aucun interêt dans l'individu en tant que tel. (6)

De cette position, la Nouvelle Droite s'engage dans deux batailles majeures. L'une est elur demande que les groupes ethniques - tel qu'opposés aux races biologiques per se- soient gardés pures. De là, ils clament "Les étrangers dehors", présumement sans  aucune  intention d'hostilité envers ces étangers ! Récemment Gerhard Frey annonçait à la télévision allemande que "chacun devait rester dans son pays". (7) Que Frey, de l'ancienne droite,  veuille s'approprier cette ligne de pensée de la Nouvelle Droite montre que leur hégémonie culturelle à successivement pénétrer le camp de l'ancienne droite, et que l' "ethnopluralisme" de la nouvelle est compatible avec la haine de l'étranger de l'ancienne.

La seconde arène de leur lutte contre l'individualisme est son opposition au libéralisme, qui se focus de prime abord sur l'individu. Nous parlons ici du liberalisme dans son sens premier et classique (pas le liberalisme de l'état providence). Les origines théoriques de l'anarchisme aussi, rappelons-le sont une forme radicalisée du liberalisme classique.

Mais retournons à notre problème original. La Nouvelle Droite accuse faussement la gauche de racisteparce qu'elle voit tous les peuples comme égaux et dénie l'existence d'une différence parmis les différentes cultures ethniques. C'est évidemment un épouvantail. La demande d'égalité de la gauche est basée sur une existence continue de l'iégalité. La gauche ne demande pas d'intégration ou d'accomodation avec le système [4]. Pour la gauche, égalité signifie plutôt un traitement égal pour tous les peuples, d'avoir des droits égaux dans des situations données et de pouvoir apprécier des opportunités egales dans une société donnée. Ce que nous défendons sont des droits égaux pour tous. [très éclairant sur ce point : Des biologistes et des races - André Pichot ]

Il devient de plus en plus clair que la différence entre la droite et la gauche est la contradiction entre la centralioté de l'individu et celle et la centralité de la communauté. [5] (Il n'est donc pas surprenant que la gauche marxiste a souvent des problèmes à detrminer ce qui est de gauche et ce qui ne l'est pas. ) Dans la société présente, qui est depuis longtemps constituée de minorités, la demande pour un traitement egal est de fait une demande pour le pluralisme. Si cette société dit fonctionné, elle doit de fait reconnaître la propre diversité (et non de fait l'egalité actuelle) de ses membres - et considérés sérieusement ses membres comme des individus. Et c'est précisement ce que les idéologues de la nouvelle droite conteste : " La liberté d'opinion, écrit Benoist, cesse quand commence le bien commun."(8)

Comme beaucoup de concepts de la Nouvelle Droite, celui de bien commun est vague, mais dans son essence c'est une pâle paraphrase du totalitarisme volkish. Il inclut aujourd'hui la "démocratie organique populaire" - un concept volé aux écologiste qui ont longtemps parlé de "croissance organique". [6] Elle a également une parenté avec le spiritualisme. Parmis les nouveaux mythes que la droite créé, est celui qui dit que pendant 2 milliers d'années, le concept de puple [volk-concept] à été déformé par les idées d' "égalité, de rationalisme, et par une élevation de l'individu non-affilié". Mais en jugeant pas les notions contradictoire de la doite un peuple "réel" vénère la hierarchie, l'antirationalisme et une communauté organique. C'est une conception expressement fasciste. L'antirationalisme de la nouvelle droite et d'innombrables mouvements spiritualistes nécessite une claire interpretation de gauche des lumières. (9)

Comme la société se refroidit encore en entendant parler de fascisme, dans le lexique de la Nouvele Droite le terme aristocratique est utilisé à la place. Cette methodologie est claire dans un passage comme le suivant : L'aristocratie créé ses propres lois d'elle même, écrit Benoist, elle créé de l'ordre, car l'arictocratie c'est l'ordre. Oui la force fait le droit ... L'aristocratie, quand elle intervient en tant que classe créé ... non seulement un appratus bureaucratique mais aussi un appartus cultural, bourgeois (Gramsci) ... Sur le long terme l'aristocratie doit être capable de donner sens au mots" (10)

La Nouvelle Droite veut en effet par dessus tout redéfinir les normes sociales, afin que le doute rationnel soit regardé comme décadent et éliminé, afin que de nouvelle normes "naturelles" soient établis. Dans le schema conceptuel des sociétés "organiques" et "naturelles" chaque personne se voit assigné un role dans la communauté, et en dehors de ce lien communautaire le gouverné et le gouvrnant doivent achever une identification direct [unmediated] avec le tout. La notion d'un Etat harmonieux va très lloin dans l'idéologie de la nouvelle droite. Et il ne peut que sembler logique à la droite que cette identification harmonieuse des gouvernés aux gouvernants soit impossible tant qu'il existe des minorités parmis les gouvernés. [7] Le concept de nationalisme est pleinement concilibale avec celui d'une Europe unie, et de fait se redéfinis lui même comme comme une forme d'européanisme. [8] Dans ce monde idéologique bizarre "Européanisme" devient le ciment qui tiendra le tout ensemble et absorbera [gloss over] toutes les contractions.

Les autres groupes ethniques pourront alors retourner à l'age de pierre. "Nous voulons substituer la foi à la loi, écrit Benoist, le mythe au logos, le devoir envers la création à l'innocence du devenir, l'humilité à la lutte pour le pouvoir, ... la volonté à la raison pure, l'image au concept, la maison à l'exile."(11) Une des sources principales pour ce micmac, - et les anarchistes devraient être pleinement au courant - est Georges Sorel. , qui est cité aussi bien par les fadcistes que par les yndicalistes,. Sorel est un  théoriciens par excellence des contres-lumières, du mythe contre la raison. "L'on dot considérer myth comme un moyen d'influencer le rpésent,, écrit-il dans Reflexions sur la violence, seulement le mythe dans sa totalité fait sens."

Sorel, en fait, essaya d'appliquer le mythe pour construire l'ideal d'une grève générale. D'une main il cherche à relever la fantaisie des travailleurs, mais de l'autre il cherche à éviter la question de la douteuse viabilité du mythe. "Un mythe ne peut être réfuté, écrit-il, parce qu'il est fondamentalement indentique avec les perspectives du groupe, il en résulte qu'il incarne l'expression des convictions d'un mouvement." [9] Sans surprise, les fascistes italiens fûrent parmis les plus âpres pratiquants des théories de Sorel, non plus qu'il soit étonnant que le syndicaliste Sorel est maintenant âprement récupéré par la Nouvelle Droite.

Selon ces vues, ce ne sont pas les lois naturelles, mais les nouveaux mythes qui vont déterminer la conscience sociale. C'est le rève, pas la réalit" qui doit formé la société. Quiquoncque génère des images dans le monde a le pouvoir. Mais quand les images cessent d'être scrutées attentivement - et pour la nouvelle droite un des problèmes est qu'elle participe à scruter ces images - et quand l'individu ne compte plus pour rien, quand la société embrasse les images, quand cela arrive finalement, alors le reich de mille ans devient à nouveau imaginable. Les mythes peuvent avoir de serieuses conséquences sociales, comme l'ont montré les récentes élections à Brême, quand le Chrétien-democrate utilisa avec succès l'image d'un "flot d'immigrés" ou de Brême comme "paradis pour les chercheurs d'asile", exploitant l'hostilité du publique à l'encontre des immigrés et cherchant à gagner des voix. Avec cet appel au plus bas instincts, ils fûrent capables de fire oublier un problème concret comme l'accroissement des taxes,. Nous trouvons une forte victoire du mythe sur la raison dans de nombreux mouvements spiritualiste, écologiste et feministes. (12)

Nous avons un problème avec les fascistes, pas avec les chercheurs d'asile !

Si nous rappellons ce qui a été dit jusqu'ici, il deveint clair que les évenements d'Hoyerswerda et les incendies un peu partout ne sont pas reductible à "une jeunesse sans racine", ou à "la rage aveugle d'un jeunesse frustrée et sans avenir" comme les politiciens conventionnels et les faiseurs d'opinion voudraient que l'on croit. Nous n'avons pas de problème avec les chercheurs d'asile, comme l'affirment les conservateurs. Nous avons un réel problème avec les fascistes. Comme tactique electorale, les politiciens et les partis democratiques prennent pour point de départ un faux problème, montrant par là le peu de conscience qu'ils ont de la situation présente. Ils ne perçoive la politique que comme une victoire momentannée sur leurs rivaux. Mais ce qui rend leur conduite si pénible est qu'ils font le jeu de l'extrème droite sur le long terme.  Les fascistes pour leur part sont en train de gagner leurs premières victoires electorales, ce qui va renforcer leur mouvement dans le future.

Les medias bien entendus tournent leur nez sur la haine visible de l'étrangeret vers la violenceexhibée par les fascistes. Mais la façon dont ils le font contribue de manière signifiante à tourner ces outrageux incidents en une confrontation élargie. Quand un reporter tourne son micro sous le nez d'un jeune de 17 ans à Hoyerswerda pour qu'il puisse , sans être repris, parler de ses plans pour recommencer à attaquer des étrangers, cela devient en soi un incident qui ajoute de nouveaux sens au processus de fascisation

Ni les médias, ni les politiciens, ni personne, n'ont conduit de recherches sérieuses à propos du nouevau fascisme. Comme toujours l'on recherche des explications rationnelles à des comportements completements irrationnels, et ces explications sont dramatiquements superficielles. Ils parlent des réfugiés et de l'ancien bloc de l'est, et ce . malgré les nombreuses attaques dans l'ouest du Nord Rhin-Westphalie

Et si le nouveau fascisme n'avait pas de but précis ? Qu'il n'ai pas d'arguments rationnels, nous l'avons déjà vu. Ce que la Nouvelle Droite accomplit astucieusement, c'est de dégager l'idée de fascisme de son passé mortel. Ici encore la gauche, au moins les anarchistes, sont utilisés comme prototype pour la droite. Quand on devait répondre à la question coment définir l'anarchiseme, nous avons répondus que l'anarchisme était un style de vie, un life-feeling. Tros souvent maintenant les nouveaux droitistes définissent eux aussi le fascisme comme un "style" plutôt que comme un phénomène politique. Hanspetr Siegfried conclu incisivement que ""le style fasciste se manifeste par un amour du danger, [boldness], la vitesse, la glorification de la guerre, et une 'tension entre la vie et la mort'. Pour le fascistes la guerre est une fin en soi, pas un moyen d'arriver à un but ... Le fascisme est devenu un phénomène culturel, avec lequel on peut à nouveau s'identifier de façon positive." (13)

Que le style de vie fascisme soit capable de devenir une identité fasciste est montré par l'apparente facilité avec laquelle il use de la violence. Violence comme un test de courage, violence considérée comme une expression du sentiment fasciste - c'est à nouveau dans ce background que des skinheads "sans buts" attaquent des étrangers dans le métro, dans les résidences et ouvertement dans la rue. Etant donné cette façon de penser, la Nouvelle Droite doit être vue sous une lumière radicallement différente.


[il manque deux paragraphes]

Notes

1. The Tageszeitung is a daily Berlin newspaper that originally had a left-of-center bent. It has since become tepidly moderate (translator's note).

2. The letter was from a Mrs. Feiler in Pforzheim, on visiting Hoyerswerda, published in Sonntags Aktuell, Oct. 6, 1991.

3. That is, the notorious recent debate over the extent and in some cases the actual historical occurrence of the Nazi genocide of European Jewry (translator's note).

4. Alain de Benoist, Gleichheitslehre, Weltanschauung und Moral (Tuebingen, 1981), p. 56. Benoist is the primary theorist of the Nouvelle Droite, which emerged in the late 1960s in France, and a leading figure in the "Groupement de recherche et d'etudes pour la civilisation europeenne" (G.R.E.C.E.), an amalgam of ultra-right intellectuals.

5. See Hanspeter Siegfried's highly recommended essay, "Kulturrevolution von rechts?" in Widerspruch 21, Beitraege zur sozialistischen Politik (Zurich, 1991), p. 78.

6. Alain de Benoist, in Aus Rechter Sicht 2 (Tuebingen, 1984), p. 133.

7. Gerhard Frey has massively financed the Right for thirty years and publishes Deutsche National-Zeitung, a viciously ultra-right newspaper (circulation about 120,000). The party he heads, the German People's Union (DVU), got 6.l8 percent of the vote in the Bremen elections in September 1991. In what Frey calls its "breakthrough," the DVU got 6.3 percent in Schleswig-Holstein in April 1992. In the DVU's heavy direct-mail campaign, Frey called for "Anatolia for the Turks, Schlewwig-Holstein for the Germans" and warned that "fake asylum-seekers are cashing in" (translator's note).

8. Alain de Benoist, Demokratie: Das Problem (Tuebingen, 1985), pp. 78ff.

9. See Murray Bookchin, Remaking Society (Boston and Montreal, 1990).

10. Benoist, Demokratie: Das Problem, p. 89.

11. Alain de Benoist, Heide Sein zu neuem Anfang: Die Europaeische Glaubensalternative (Tuebingen, 1982), p. 306.

12. See Janet Biehl, Der sozial Oekofeminismus und andere Aufsaetze (Grafenau: Trotzdem Verlag, 1991).

13. Siegfried, "Kulturrevolution von rechts?", explicating Armon Mohler's chapter "Der Faschistische Stil," in Liberalenbeschimpfung (Essen, 1990).


Notes personnelles

[1] Quelques précisions sont nécéssaires. Les missionaires chrétiens agissaient au nom de la religion, et donc de l'égalité entre tous, mais au service d'une institution qui voulait établir sa suprématie sur le monde. Cette institutuion, héritière direct de l'empire romain, est bien l'acteur essentiel de la domination de l'occident et le precurseur spirituel et temporel de la colonisation. Mais qu'il ne reflète pas la religion qu'il prétend servir est mis en évidence d'une part par la contradiction flagrante du discours et des actes, mais aussi par le porte à faux entre certains de ces acteurs (moines, prêtres, etc) et leur institution, que l'on voit notemment à travers la controverse de Valladolid, qui defendait l'humanité des indigènes face à l'impérialisme des états européens. Ce n'est pas pour rien que Rome est identifiée avec la quatrième bête de Daniel : DN 7.7 : Ensuite je contemplai une vision dans les visions de la nuit. Voici : une quatrième bête, terrible, effrayante et forte extrêmement; elle avait des dents de fer énormes : elle mangeait, broyait, et foulait aux pieds ce qui restait.

Cette nécéssité de se convertir pour être pleinement humain est une image frappante de la différence entre l'homme (le barbare) et le citoyen (éduqué). Modèle antique de Sparte et de Rome, qui malheureusement vaut encore aujourd'hui. Voir du phénomène initiatique lui même. Ici encore Rome fait figure de precurseur du monde moderne. D'où la dangerosité d'associer Rome et religion, d'autant plus que celle ci fût souvent antisémite, rejetant avec la source de sa religion ce qui en faisait le sel.

[2] Etudier le lien entre le holisme, le paganisme et les totalitarismes.

[3] Point de vue de l'auteur que je ne partage eivdemment pas. Je décrirais plutôt la situation ainsi : plusieurs religions existaient qui étaient (et resterons jusqu'à aujourd'hui à travers l'absolutisme puis les etats totalitaires ) la base d'un ordre social soumis par la magie-propagande à une classe dirigeante et à une hierarchie initiatique qui decernait les grades. La religion juive fût fixée lors de l'exode hors de l'Egypte (la religion du pouvoir par excellence). Elle demandait au peuple d'Israel de conquérir une terre  payenne (les géant de Canaan) pour y établir un pays régit par un code de loi devant lequel tout le monde était égal et qui devait permettre à ce peuple nomade de vivre libre dans une terre de lait et de miel. La Bible raconte les raisons de cet echec : l'incapacité des hebreux à se soumettre de lui même à Dieu, ce qui a pour conséquence sa subjugation par les peuples alentours. La Loi et la soumission uniquement à un Dieu transcendant sont dans le judaïsme source de liberté. Ce sont probabelemnt ces deux point qui font de la religion un objet de persecution de la part des totalitarismes, qui tirent leur odre social de lois naturelles immanentes gérant un monde "holiste" dont nous ne sommes qu'une partie et  dont ils sont par leur force les dirigeants de droit.

[4] quelle gauche ? 

[5]  Il semble aussi que les caleurs de gauche et de droite varient suivant les époques. Haug parle d'un point de vue libertaire, reminessence de l'etat royal contre l'individu ? Ce point de vue semble choquer, voir la note de l'editeur dans la version anglaise. 

[6] Réfléchir au terme organique et son utilisation dal la LTI. 

[7] D'où cette volonté d'integration, et la volonté permanente d'instaurer un sentiment d'unité. Dans la LQR on retrouve un passage très pertinent partant de Sparte jusqu'au "tous ensembles" des manifs et au "attentif ensemble" de la lutte contre le terrorisme. 

[8] On peut penser qu'il cherchera un jour à constituer un terrisme dans lequel l'especisme sera une nouvelle version du racisme.

[9] c'est par son côté irréfutable, non contradictible, qu'il façonne les idées du groupe, chacun pouvant y retrouver pied, il permet d'assurer un mpoint stable sur lequel peut reposer la propagande. d'où le côté agaçant qui n'en finit jamais.

Publié dans Démystification

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R
"La rebellion contre cet ordre divin , duquel ces peuples étaient également une partie, était exclu de principe."<br /> pas tant que ça! il suffisait de changer de dieux ou de manipuler les mythes faire parler ou marteler les statues, etc regardez en Egypte pendanyt et après Akheénaton, et plu significatif, Atchpsout, qui ayant usurpé le pouvoir s'est inventé une génalogie divine, ensuite détronée on a refait la généalogie divine, et martelé les anciennes statues.<br /> C'est comme pour éliminer des dirigeants marxistes (le parxisme étant censé être une science, et la vérité du parti LA vérité, se révolter contre elle est théoriquement tout aussi impossible) on dit que l'interprétation de l'autre est en fait une erreur une trahison, etc, et le tour est joué.<br /> la manipulation verbale et le jésuitisme ne sont pas nouveaux! ce n'est pas le libéral-fascisme et l'impérialisme Bushiste qui l'ont inventé, même si ils s'en servent avec brio pour nous entuber.
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D
<br /> <br /> Il ne me semble pas que les variations théologiques en Egypte soient duent à des mouvements populaires, mais plus à des intrigues de palais, des hauts placés qui participaient de la propagande<br /> religieuse.<br /> <br /> <br /> Quand le pharaon Akh fait propose son culte solaire, il remet en cause par là même les généraux attachés à l'autre religion, qui finiront par replacer leur culte. A aucun moment pendant ces<br /> changements le peuple n'est affranchit du culte aux dieux et à leurs incarnations en Egypte.<br /> <br /> <br /> La stabilité du pouvoir sur le peuple dans un état de style egyptien implique directement l'incarnation par le dirigeant des fondements spirituels. Une spiritualité immanente qui intègre chacun à<br /> sa place selon un ordre imposé. Divin à l'époque, naturel dans le fascisme aujourd'hui.<br /> <br /> <br /> <br />