Solidarité selective
enfin la persécution qu’elles et leurs filles rencontrent de la part des institutions françaises et de nos nouveaux « calotins », les amène à un esprit de résistance, et de revendication de leurs droits individuels, sauvant ainsi, les traditions, autrefois considérées comme constituant l’identité des français ! sensés – autrefois ! – être rebelles et « frondeurs ».
elles sauveront la France
Quelques extraits du long texte qui présente ce bouquin :
Mais il n’est pas que cela. Car les femmes que nous avons rencontrées ne sont pas que des victimes. Elles-mêmes refusent d’ailleurs – souvent explicitement – de se définir comme telles, et en les lisant nous comprenons pourquoi. Ce n’est pas qu’elles ne sont pas victimes – elles le sont à l’évidence. C’est qu’une victime n’est jamais seulement une victime : toute personne subissant un préjudice puise nécessairement dans les ressources dont elle dispose pour résister et affirmer sa dignité. Adaptation, affrontement, esquive, humour, espérance : les stratégies sont diverses, et elles peuvent être combinées.
De ce point de vue, ce que nous découvrons au fil des pages, ce sont des filles ou des femmes peu soutenues, qui puisent le courage de résister essentiellement en elles-mêmes, dans leur entourage proche ou dans leur religion. Ce qui frappe en effet, dans les différents récits, c’est la quasi-absence de la Justice, de l’École et des organisations progressistes traditionnelles. Le corps enseignant est sauf exceptions aux abonnés absents, les services sociaux ne sont pas toujours très compatissants, sans parler des élus locaux, des « grands intellectuels », des partis de gauche ou des associations antiracistes et de défense des droits de l’homme, absentes de la plupart des récits. Des exceptions existent bien sûr : un-e professeur-e, un-e voisin-e, un-e collègue de travail, un-e syndicaliste ou un-e militant-e associati-f-ve qui a su faire preuve d’empathie et de solidarité en actes. Mais nous sommes loin par exemple du grand – et plus que nécessaire – mouvement de solidarité qui est en train de se construire depuis quelques années autour des élèves sans-papiers.
Bref : nous sommes très loin de la typologie manichéenne que nous ont imposée les partisans de la loi de 2004, départageant les femmes voilées en deux groupes : une majorité silencieuse de « victimes », « forcées » de porter le voile, et une minorité agissante de « militantes », infatigables et redoutables « soldates du fascisme vert ». Au-delà de leurs différences, les femmes et les adolescentes que nous avons rencontrées ont en commun d’être un démenti vivant à ces clichés. Toutes ont choisi leur voile, et ce choix ne les empêche en rien de se réclamer de la laïcité telle qu’elle fonctionnait jusqu’à 2004 : neutralité religieuse de l’Etat, des institutions et des agents du service public, mais pas des usagers du service public ; liberté de conscience et d’expression pour tous les individus, quelles que soient leurs croyances ou incroyances.
Certaines choisissent d’être « conciliantes », elles redoublent de patience et d’efforts pour se rendre utiles et agréables, d’autres choisissent de « forcer le respect » par une attitude plus combative, intransigeante sur la défense de leurs droits ; d’autres encore s’en sortent par l’humour, ou se disent tentées par le renoncement, le retour au foyer, le repli sur la communauté ou l’expatriation. Mais ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a pas de réelle dichotomie : les femmes qui se replient ne voulaient pas le faire initialement, et celles qui luttent contre ce repli nous disent le comprendre malgré tout, et même y songer parfois pour elles mêmes. Ces dernières nous disent aussi qu’autour d’elles, beaucoup de leurs amies commencent à s’y résigner.
les filles voilées parlent ...
les filles voilées parlent ...
et elles luttent
les filles voilées luttent ...
les filles voilées luttent ...
Ce livre leur donne la parole, quand leurs "défenseurs" biens-pensants pensent et s'exprime en leur nom et à leur place.Opprimées oui, mais par qui ? En tout cas pour des femmes soumises, elles ont la langue bien pendue et savent se défendre, gagner des batailles malgré la guerre d'usure intenable que leur mène la société.
C'est incroyable de les entendre. Tout est à l'envers. En les excluant de l'accompagnement des enfants en sortie, certains directeurs de l'éducation nationale veulent les exclure de la place publique. Otez moi ce voile que je ne saurais voir. On s'est fait manipuler en 2004, c'est évident.
La discrimination à l'embauche, n'en parlons pas. Et elles ne sont pas défendues. Elles luttent seules, dans leur fort intérieur. Et c'est comme ça qu'on reconnaît les vrais combats, ceux qui se livrent sans espoir de victoire, dans l'indifférence.
Cela me rappel une publicité contre l'intolérance dans le métro.Sur les mêmes murs qui deversent l'idéologie et la mystique moderne. Pour préciser de qui on parlait, on voyait en ombre une femme, un jeune avec une crète et un walkman (plutot genre branché que punk) et une personne de volume impressionant.Ou étaient alors les noirs, les arabes, les pauvres, les clodos (que les nouveaux sièges et "appuis hiatiques"empêchent de "squatter"), les juifs, les musulmans, les femmes voilées ? Toutes ces personnes que la politique bourgeoise de Delanoé, Juppé et consorts rend invisible ? Ils étaient exclus de cette publicité. Pendant ce temps ils fabriquaaient des vetements dans des ateliers clandéstins, déchargeaient des caisses de piercings et travaillaient dans les cuisines. , Elles, elles étaient virés des écoles. Pendant que les excentriques, pour qui ce numéro permet d'appeler au secours (patron faché conre la gueule de bois ou refusant le look grunge dans les bureaux ? ), faisaient la fête.
Solidarité variable