Bernard Kouchner, mensonge au Kosovo

Publié le par Antoine

A propos d'un article paru sur le site de Michel Collon,qui attrappe Bernard Kouchner en flagrant délit de mensonge médiatique. Où l'on verra que le futur ministre des affaires étrangères de Nicolas Sarkozy a déja fait ses preuves atlantistes et militaristes auprès de l'OTAN.

J'en profite pour faire un point sur l'escroquerie médiatique que fût la guerre en Yougoslavie, puis celle du Kosovo.

Références :

Sur le sujet je vous conseille ces bouquins :

  • La Croisade des fous : Yougoslavie, première guerre de la mondialisation, Diana Johnstone, Le Temps des Cerises, 2005, (ISBN 2841095339)
  • L’opinion, ça se travaille, Serge Halimi et Dominique Vidal, Contre-feux, 2000, (ISBN 2922494284) (voir ici
  • Monopoly, L'Otan à la conquête du monde, Michel Collon, EPO, Bruxelles, 2000 (ISBN 2872621717) 
  • Les sites suivants : Comité de surveillance de l'OTANThe Emperor New Clothes, et le site de Michel Collon.
  • Ainsi que le documentaire : Les Damnés du Kosovo. Michel Collon et Vanessa Stojilkovic. Documentaire, 78', Bruxelles, 2002, dont un extrait est visible à la fin de l'article.
  • John Cornwell, Le pape et Hitler, Albin Michel, Paris, 1999, pour le conflit àl'époque de la seconde guerre mondiale.

 

FMI et nationalisme, la politique de l'occident

La seconde guerre mondiale

L'origine du conflit remonte beacoup plus loin que la mort de Tito et le retour soudain d'une haine entre les nations ( liées depuis par de nombreux mariages inter-ethniques). On se retrouve sur un terrain reclamé de longue date par l'Allemagne et le Vatican. ( le vatican et la question « yougoslave » depuis la fin du xixème siècle : haine contre la serbie et recours au bras séculier  )

On notera que les mêmes protagonistes jouent les mêmes rôles. L'Allemagne, dans sa première intervention militaire depuis 50 an, se retrouve au côté des mêmes oustachis, contre les mêmes adversaires serbes. Toujours en soutient de la politique du vatican.

La colonisation par la dette
Sur la scission de 1949 avec Tito, Roberts insiste sur la condamnation de l'hérétique yougoslave indocile - par opposition au fidèle entre tous, le Bulgare Dimitrov - devant le veto de Staline contre une fédération balkanique que ce dernier jugeait de nature à intensifier les « efforts [occidentaux] de consolidation d'un bloc antisoviétique ». Les archives occidentales apportent là encore un autre éclairage, non idéologique, établissant la responsabilité du chef yougoslave dans la rupture et ses motivations financières : la quête éperdue de crédits américains par Tito eut pour contrepartie une tutelle précoce (bien avant « la chute du Mur ») exercée sur la ligne intérieure et extérieure de son pays par les États-Unis et de l'Allemagne occidentale. Ces deux puissances tutélaires furent quotidiennement secondées par le Vatican, dont la haine antiserbe n'avait jamais faibli depuis la naissance de la Serbie et qui ne cessa pas un jour de servir contre elle avant, pendant (et après) l'ère de l'unité territoriale yougoslave les intérêts de ses ennemis (empire austro-hongrois, puis Reich, puis association entre États-Unis et héritier ouest-allemand du Reich, association qui maintint cependant le second dans le statut de favori).

Ce fut Tito qui neutralisa son propre combat, indéniable, contre le Vatican, en laissant de fait à la « clique Spellman-Stepinac » la liberté, pour cause de prêts en dollars, d'agir contre la Yougoslavie dans ses frontières et au-dehors au service de l'alliance germano-américano- oustachie. « Il y a, dans la question catholique yougoslave, assez de force explosive pour désagréger un jour l'empire slave que Tito a recueilli de la succession des Karageorges », et le PC yougoslave « sent parfaitement ce danger », avait en juin 1947 rapporté G. Heuman, consul de France à Ljubljana.28 La rupture officielle pour « indépendance » à l'égard de Staline entretint la réputation d'un Tito souverain en masquant la dépendance financière envers les États-Unis dans laquelle ce dernier avait engagé la Yougoslavie. Staline tenta certes avec autorité ou autoritarisme de combattre cette orientation.

Mais, outre qu'on puisse douter que la douceur ait été en mesure de lutter contre l'attirance de Tito pour la carotte dollar, Staline, si cassant qu'il se montrât, ne fut pas l'initiateur réel de cette première rupture - économique et de politique extérieure - précocement intervenue dans la sphère d'influence soviétique. C'est à Tito que revint la responsabilité de gérer l'antagonisme entre la dépendance « atlantique » et le maintien des frontières yougoslaves - là où ses prédécesseurs monarchiques avaient dû gérer l'antagonisme entre un Reich rendu à la puissance et la survie de l'État yougoslave. Quoiqu'il en soit, l'explication « idéologique » - Staline aurait visé une tutelle soviétique absolue sur la sphère d'influence soviétique - pèche autant que celle, fort courante, qui consiste, à propos de la guerre d'Espagne, à attribuer l'échec des républicains à leurs querelles internes.29 Roberts se rapproche d'ailleurs de la réalité des enjeux en liant le conflit soviéto-yougoslave à l'appréciation par Staline « de la situation internationale toujours plus dangereuse et complexe créée par la Guerre froide ».

28 Dépêche 75, Ljubljana, 25 juin 1947, Europe Yougoslavie 1944-1960, vol. 35, Questions religieuses, relations avec Saint-Siège octobre 1946- juin 1947, archives du ministère des Affaires étrangères (MAE), et sur la question serbe depuis l'avant 1914, mon ouvrage Le Vatican, l'Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre froide (1914-1955), Paris, Armand Colin, rééd., 2007

29 Le lecteur curieux sera fixé en lisant les archives allemandes publiées, Documents on German Foreign Policy, Series D (1937-1945), vol. III, Germany and the Spanish Civil War, 1936-1939, USGO, Washington, 1950 (et Le choix, chapitre 7).

GEOFFREY ROBERTS, STALIN’S WARS: FROM WORLD WAR TO COLD WAR, 1939-1953 : UN
ÉVÉNEMENT ÉDITORIA

 

Cet extrait met en relief la dette Yougoslave, bras de levier de la politique occidentale en Yougoslavie, et qui justifiera la politique d'austérité du FMI, dans les années 1980.

Le site horizon et débat montre dans cet article, que la volonté des marchés de prendre en main toute l'économie yougoslave  débute dès les années 1980, en ruinant le pays, en parallèle avec des opérations du BND (service secret allemand) pour soutenir les nationalistes contre l'état multi-ethnique Yougoslave, et en particulier le nationalisme croate de Franco Tudjman. Les mêmes oustachis que l'Allemagne avait soutenuent 50 ans auparavant.

La politique du FMI visait elle à libéraliser l'économie Yougoslave, pour l'ouvrir aux financiers occidentaux. La politique du FMI visait avant tout à la destruction des services sociaux et l'affaiblisssement de l'économie sociale. La politique menée par l'occident (Allemagne et USA) en Yougoslavie, ultra-libérale et nationaliste est une politique d'extrême droite, qui va mener à la guerre.

Soutient occidental aux nationalismes

Puis plus tard la CIA soutint Itzebegovic à la tête des musulmans bonsiaques, en destabilisant l'autre leader bosniaque, Fikret Abdic,  qui allait opter pour une "paix fédérale" et defendait la Yougoslavie et l'entente avec les serbes et les croates. Ce qui lui valut d'être combattu pendant la guerre puis d'être jugé pour crime de guerre.

Abdic was a great embarrassment to the U.S. government.

He was and is popular, arguably the most popular Muslim leader; he got the most votes in the 1990 Bosnian elections.

And that was the problem because he was allied with the Bosnian Serbs. He supported the concept of Yugoslavia - a multiethnic state. He fought Alijah Izetbegovic, the extreme Islamist, installed and maintained in Sarajevo through U.S. power and ludicrously misdescribed by the U.S. and its various operatives as a great and politically correct democrat.

Pro-Yugoslav Muslim Leader Put on Trial

"Bosnia, one of six republics of the former Yugoslav Federation, was made up of Serbs, Croats and Muslims, none of which were in a majority. In 1992, the European Union brokered an agreement among all three communities to establish a unified state, after Croats and Muslims attempted to secede from Yugoslavia. But Washington encouraged Alija Itzebegovic, head of the Islamist, right-wing and anti-Communist Party for Democratic Action, to declare a sovereign state. 

Itzebegovic, a nasty character, had been jailed in the 80's for advocating an ethnically pure Islamic Bosnia. He had a long history of anti-communism, belonging to a group that collaborated with Nazi occupiers in W.W.II, and being involved in a 1949 revolt against Tito, the founder of the Yugoslav federation. After being released from prison, Itzebegovic maintained close contact with US-backed exile groups. He was just the kind of person the US has lways taken a shine to -- fanatically anti-Communist and willing to work with Washington to undermine a overnment pursuing an independent course. The result was a horrible civil war.  "
Media Monitor


C'est impressionant de voir comment systématiquement derrière les fanatiques religieux, on retrouve la Cia :
Quand Washington finance ses adversaires.
Les allemands, seront aussi très actifs pour sutenir le nationalisme albanais, comme le montre cet article.

Une politique d'extrême droite

Comment comprendre l'action de la "communauté internationale" ? Que choisit-elle, la paix ou la guerre ?

C'est une bonne illustration de ce que peut-être la politique d'extrême droite dans ce qu'elle a de pire, utilisation de la finance, du racisme et des nationalismes pour justifier de la guerre impérialiste.

Illustration également du principe Ordo ab chao, "l'ordre naît du désordre". On apporte la destruction pour apparaître plus tard en liberateur.

Les objectifs des guerres en Yougoslavie


Ces écrits démontent, chacun appuyés sur de nombreuses sources, le  mensonge mediatique qui nous fût servit fût pretexte en fait à :

- Demanteler l'état socialiste multi-ethnique et multi-culturel yougoslave,  s'appuyant sur le mythe "seul Tito pouvait le tenir en main", alors que de nombreux mariages inter-ethnique montrait une bonne entente, appuyée sur un partage du pouvoir entre les provinces, reposant sur des élections democratiques.

- Mettre au goût du jour, à grand renfort d'images fabriquées,  la doctrine de la guerre juste, qui permet aux USA de faire la guerre partout, en tant que nouveau gendarme nomdial.

- Légitimer le droit du plus fort à faire et défaire les gouvernements : l'idée chère à Bernard Kouchner de l'ingérence humanitaire. Celui-là d'ailleurs soutiendra la guerre en Irak.

- Permettre aux USA de construire leur plus grande base militaire à l'étranger : le camp Bondsteel (voir ici et ), nécéssaire pour veiller à l'oléoduc mer noire - Albanie, mais aussi base stratégique avancée face à la Russie et au Proche orient.

- Détruire l'infrastructure publique de la Yougoslavie et en particulier de la Serbie (le choix d'une opération exclusivement aérienne a permis d'infliger des dommages considérables à l'infrastructure industrielle de la Yougoslavie, mais pas à son appareil militaire, tout en entraînant d'importantes pertes civiles; ici )   pour la faire reconstruire par des entreprises privées. En parallèle avec les exigences de l'adhésion à l'UE en matière de privatisation. La carotte et la baton.

Simplification excessive du problème Yougoslave

Pour cela l'on a vendu au grand public une version extremement simplifiée de l'histoire, reposant principalement sur la démonisation de Slobodan Milosevic. Il fallait un méchant et des atrocités pour légitimer le droit d'ingérence, théorisé par M. Kouchner. Ce droit d'ingérence qui vide à légitimer le droit du plus fort à faire la guerre pour ouvrir les marchés ou faire main basse sur les ressources (M. Kouchner approuvait aussi la guerre en Irak).

Vous pouvez acceder aux minutes du procès de M. Milosevic en français sur le site du tpiy. Choississez Milosevic, Slobodan comme nom d'accusé, puis comptes-rendus d'audience en bas à gauche. Sur le site CSOTAN, vous pouvez trouver des analyses du procès, vérifiables minutes en main.

Que je soit clair : il ne s'agira jamais sur cette page de légitimer un dirigeant du monde. Il n'est pas question de légitimer la violence ou de favoriser un camp. Mais de s'opposer à la version tronquée de l'histoire qu'on nous a vendue, et de rendre visible la face cachée de cette pretendue "justice" internationale.

La propagande autour de ces guerres yougoslaves a banalisé et l'emploi du terme génocide, au point d'en détériorer le sens. L'emploi de ce mot, véritable incantation, permis de contrer toute critique. Or dans ces guerres des balkans, on a beaucoup crié au loup afin de légitimer l'emploi de la violence, souvent à tort, tout en cachant les massacres quand ils était l'oeuvre des "gentils". Par exemple pendant et après la guerre du Kosovo, l'UCK pût massacrer en silence les serbes, les roms et les alabanais qui refusaient de collaborer, alors que l'on tranformait en génocide l'exode du aux bombardements de l'OTAN, entreprise terroriste subventionné par les américains.

En revanche pendant la guerre en Bosnie, il faut relativiser la volonté de nettoyage ethnique serbe. Pourrquoi ?

"Si on croit que le nettoyage ethnique était vraiment le programme du «dictateur Milosevic», il faut admettre que son efficacité a été lamentable. Puisque, tout au long des ces années et jusqu'à aujourd'hui, un habitant sur cinq de la Serbie n'était et n'est pas serbe. A Belgrade, vivent encore toujours, et sans problèmes, de nombreuses minorités : Musulmans, Roms, Albanais, Macédoniens, Turcs, Hongrois, Gorans...

En réalité, contrairement à l'image qu'en a donné la presse, la Serbie est aujourd'hui le seul Etat, avec la Macédoine, resté «multinational» de l'ex-Yougoslavie. Par contre, tous les protégés de l'Otan - Croatie, Bosnie et Kosovo - ont pratiqué, eux, une purification ethnique quasi totale. "

Yougoslavie, que valait notre info ?


Il faut rajouter que pendant la guerre dans leur pays, nombre de bosniaques vinrent se réfugier de l'autre coté de la frontière, ... en Serbie (Diana Johnstone, "La Croisade des fous"). Drole d'attitude pour des gens persécutés. Vous imaginez deux secondes des juifs fuyant la France pour se réfugier en Allemagne ?

Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y eu jamais de massacres. Toutes les nationalités ont été livrés à une guerre civile, la pire des guerres. De très nombreux déplacements de populations (serbe, musulman, croates, ... ), de nombreux camps de prisonniers et des différentes nationalités où la population était surement maltraité, des réglements de compte, il y en a. Mais je ne crois pas à une volonté politique serbe de génocide, comme a voulu nous l'imposer le TPIY. Il faut faire la différence entre les horreurs de la guerre, qui sont terribles, et la volonté d'exterminer de façon systématique une population en raison de sa race ou sa religion. Ce n'est pas ce qui a eu lieu en Yougoslavie. 

Et surtout, quand on se veut critique des horreurs de la guerre à grand renfort de gros plans, on ne va pas la faire soi-même (sans montrer le résultat). Ni légitimer les guerres futures en faisant croire qu'il y a des guerres justes, celles que l'on fait soi-même. Or Bernard Kouchner en diabolisant les serbes par l'intermédiaire de medecin du monde, et en acceptant le principe d'une guerre pour virer Saddam Hussein, légitimise lui les souffrances des populations. C'est inacceptable.


Bernard Kouchner, présentoir de la violence

Pas étonnant donc de retrouver Bernard Kouchner aux cotés de Nicolas Sarkozy, il servira à annoncer une guerre aux français, tout comme le pacifiste Joshka Fischer emmena l'Allemagne dans sa première opération militaire à l'étranger depuis 50 ans. (à lire à propos des verts).

D'après les commentateurs, seul un "grüne" pouvait faire accepter aux allemands l'idée de partir en guerre. En France un socialiste servira à faire faire à a France une guerre que G.W. Bush demande depuis 2004 : la guerre au Soudan, voir peut-être en Iran.

Voila, tout cela pour situer un peu le contexte dans lequel notre ministre des affaires étrangères évoluait en Yougoslavie, pour gagner ses galons au sein des instances améri... internationales. 

A lire aussi :

Darfour

Nicolas Sarkozy - Bernard Kouchner, Quel avenir ?

Voici l'article de Michel Collon :

Oui, Bernard Kouchner mentait...

 

Le co-auteur d'un des plus gros médiamensonges des années 90 vient d'avouer. Instructif pour l'avenir, car les trucs de manipulation sont toujours les mêmes...

 
Flash-back. Eté 92, guerre en Bosnie. Bernard Kouchner et ses « Médecins du monde » diffusent dans la presse et sur les murs de Paris une pub, frappante et coûteuse. La photo - montage présente des « prisonniers » d'un camp serbe en Bosnie. Derrière des barbelés. Kouchner y accole l'image d'un mirador d'Auschwitz. Son texte accuse les Serbes d' « exécutions en masse ».

Info ou intox ? Intox, reconnaît Kouchner douze ans plus tard. Son récent livre autopublicitaire, Les guerriers de la paix, relate une entrevue avec Izetbegovic (le dirigeant nationaliste musulman au pouvoir à l'époque à Sarajevo), sur son lit de mort :

- Kouchner : C'étaient d'horribles lieux, mais on n'y exterminait pas systématiquement. Le saviez-vous ?
- Izetbegovic : Oui. L'affirmation était fausse. Il n'y avait pas de camp d'extermination quelle que fût l'horreur des lieux. Je pensais que mes révélations pourraient précipiter les bombardements.

Ce médiamensonge a effectivement fait basculer l'opinion vers le soutien aux bombardements. Toute la presse occidentale l'avait diffusé massivement. Mais le récent démenti a été passé sous silence. Le public ne peut savoir qu'il a été roulé.

Le demi-aveu de Kouchner et ce silence médiatique posent des questions cruciales :

1° Kouchner savait-il bien plus tôt ?
Réponse : Oui. Dès 1993, un journaliste de France 2, Jacques Merlino, révélait la supercherie dans un bouquin au titre éloquent « Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ». Il y interviewait le directeur de Ruder Finn, agence US de relations publiques. Lequel, très fier, avouait avoir monté de toutes pièces la campagne des « camps d'extermination » :
« Nous avons circonvenu trois grandes organisations juives : B'nai B'rith, American Jewish Committee et American Jewish Congress. Aussitôt, nous avons pu dans l'opinion publique faire coïncider Serbes et nazis. Le dossier était complexe, personne ne comprenait ce qu'il se passait en Yougoslavie, mais d'un seul coup, nous pouvions présenter une affaire simple avec des bons et des méchants. »

En mentant, fait observer le journaliste ! Réponse : « Nous sommes des professionnels. Nous ne sommes pas payés pour faire la morale. »
Donc, Kouchner savait depuis longtemps et ce n'est pas joli - joli d'à présent mettre toute la faute sur le dos d'un mort.

2° Les médias ont-ils enterré les preuves de la supercherie ?
Réponse : Oui. Un journaliste allemand Thomas Deichman a montré dès 1994 que l'image des barbelés était truquée, que les « prisonniers » n'étaient pas enfermés. En fait, elle était tirée d'un reportage ITN où ils déclaraient être bien traités, mais la journaliste avait coupé ces déclarations !
On trouvera l'affiche de Kouchner, les commentaires de Deichmann, et notre exposé des trucages dans notre livre Poker menteur. Daté de 1998. Donc, il ne fallait pas attendre aujourd'hui pour rectifier :
http://www.michelcollon.info/display.php?image=img/tm/tm_yougo34.jpg

Dans un reportage-vidéo « Sous les bombes de l'Otan » (1999), nous avions aussi présenté les images tournées par une télé locale, qui démontraient la tricherie du reportage ITN.

3° Kouchner a-t-il été protégé, même par des « critiques de médias » ?Réponse : Oui. Un exemple : Daniel Schneidermann (Arrêts sur images, France 5) nous avait contacté sur ce dossier, puis nous a écarté du débat pour ne pas nuire à Kouchner.
On n'a pas non plus interrogé ses médiamensonges sur le Kosovo et son bilan catastrophique dans cette province. Nous disons bien : médiamensonges, et non erreurs. Son plan de carrière visant le poste de secrétaire - général de l'ONU, il lui faut tout faire pour plaire aux USA.

4° Pourquoi fallait-il présenter une histoire « simple », mais fausse ?
Pour cacher la responsabilité des grandes puissances occidentales dans ce conflit :
-Depuis 1979, la CIA allemande soutenait des extrémistes pour faire éclater la Yougoslavie.
-En 1989, le FMI avait mis la pression néolibérale pour éliminer l'autogestion et les droits travailleurs, excitant la crise et les nationalismes.
-En 1991, l'Allemagne avait armé les extrémistes croates et musulmans avant la guerre.
-De 1992 à 1995, les Etats-Unis ont délibérément prolongé le conflit, comme en atteste l'envoyé spécial européen en Bosnie, lord Owen.
http://www.michelcollon.info/reponses_tm.php
-Pour quels intérêts, toutes ces manoeuvres ? Eliminer un système social trop à gauche, mais aussi contrôler les Balkans stratégiques et les routes du pétrole.

5° S'agit-il de nier tous les crimes commis ?
Pas du tout, mais lorsque nos gouvernements cherchent à nous entraîner par une propagande de guerre « bons contre méchants », il est important de repérer leurs intérêts cachés. Et leurs trucages d'infos. Par exemple, s'agissant des camps de prisonniers en Bosnie, l'ONU en avait recensé six croates, deux serbes et un musulman. Et c'étaient plutôt des camps de regroupement en vue d'échanges, et non des camps d'extermination. Mais, les nationalistes croates et musulmans étant "nos" alliés, ou plutôt "nos" agents, Kouchner, Bernard-Henri Lévy et autres invités médiatiques permanents les ont mensongèrement blanchis.
Il faudrait juger les criminels de guerre. Tous les criminels de guerre, dans tous les camps. Mais pas par des tribunaux bidons mis sur pied par une justice des vainqueurs où les USA et l'Otan se placent d'office au-dessus de la loi et même carrément hors-la-loi puisqu'ils violent la Charte de l'ONU à tour de bras.

6° Y a-t-il eu d'autres médiamensonges « réussis » dans cette guerre ?
Oui. Un seul exemple. Quand l'Otan a commencé à bombarder la Yougoslavie, en 1999, elle a affirmé réagir à ce qu'elle appelait un « massacre de 40 civils » par l'armée yougoslave, à Racak, village du Kosovo. Mais Belgrade parlait d'un combat entre deux armées, provoqué par les forces séparatistes albanaises. L'ONU avait commandé un rapport à une commission de légistes dirigée par un docteur finlandais, Madame Ranta. Celle-ci a confirmé la thèse de Belgrade. Mais aucun média n'en a parlé. Le médiamensonge reste intact pour l'opinion.
Pourquoi ? Parce que les médiamensonges de Kouchner, BHL et Cie ont permis de diviser la gauche et de l'empêcher de s'opposer à une guerre en réalité injuste. L'opinion publique, ça se travaille. Et la prochaine fois, ça recommencera.

 

 

 


Damnes_du_kosovo
envoyé par tinou1225

Voici en bonus une video refletant la participation des USA dans la guerre :

Publié dans Gouvernement Sarkozy

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