On nous a traité en cati-mini, un viol politique !

Publié le par Desbabas

J'aime bien Etienne Chouard, parce qu'il a pris parti pour pleins de sujets de société qui me tiennent à coeur, l'Europe, mais aussi les banques centrales et la création monétaire. Là, il utilise un style direct, et on ne va pas le lui reporcher. Quelques liens sont rajoutés entre crochets. Bonne lecture.

Une petition doit être ouverte prochainement sur le site collectufdu29mai


Article de liberation du 22.10 :
Le traité européen «est un viol politique»


Etienne Chouard


Etienne Chouard s'était fait connaître en 2005 grâce à son site internet qui décortiquait et dénonçait la Constitution européenne. Il revient aujourd’hui à la charge contre le nouveau traité européen de Lisbonne. Pour ce professeur d’économie, de droit et d’informatique d’un lycée du sud de la France, il s’agit sur le fond de la même Constitution, pourtant rejetée par les Français et les Hollandais. Et appelle à la combattre. Entretien.


Le nouveau traité européen a été adopté vendredi à Lisbonne. Ce texte ressemble-t-il à la Constitution rejetée en 2005 ?
Ce n’est pas une version édulcorée, c’est la même version et je la combats violemment. On a retiré trois détails sans importance : le drapeau, l’hymne, la référence à la monnaie, le mot Constitution, comme si le fait de retirer l’étiquette retirait le danger. Et puis on nous impose par voie parlementaire ce qu’on vient de refuser par référendum. Pour moi, c’est un viol,  un viol politique, c’est une cause de guerre civile. Et les journalistes qui défendent cela sont subordonnés. Ils ne font pas leur boulot de journaliste.

Pour vous, un nouveau référendum est un minimum ?
Oui, ça me paraît évident, pour cinq raisons. Parce que sur le fond, tout ce qui est dangereux est là : la confusion des pouvoirs dans les mains de l’exécutif, avec les «procédures législatives spéciales» ou les «actes non législatifs». Le Parlement ne les contrôle pas et ce sont des normes obligatoires qui s’appliquent à tout le monde. C’est incroyable. Et cela peut concerner la concurrence, le marché intérieur, la circulation de capitaux, des choses très importantes, qui sont hors contrôle !

Deuxième point : la dépendance des juges européens vis-à-vis de l’exécutif pour leur carrière. Ils sont nommés pour six ans par les gouvernements, et renouvelables. Dans les démocraties, ça ne se fait pas comme ça. L’indépendance des magistrats est l’un des fondements de la démocratie.

Troisièmement : l’article 104 de Maastricht, c’est-à-dire l’interdiction pour les Etats de créer la monnaie. On est fou d’accepter ça. Les Etats l’ont accepté à Maastricht, c’est toujours là aujourd’hui. Maintenant, ils doivent s’endetter quand ils ont besoin d’argent et payer un intérêt aux banques. Mais on est fou ! C’est contraire à l’intérêt général. La souveraineté politique dépend de la souveraineté monétaire. Si vous l’abandonnée, vous avez tout perdu.
[voir Le financement des besoins collectifs est devenu sciemment ruineux et Banques, attention au remède ]


Autre point : la révision de la Constitution. Elle se fait sans les peuples.
[Pire que ça, elle se fait contre l'avis des peuples : Une large majorité d'Européens veut un référendum pour ratifier le "nouveau" traité ! ]


Et enfin, dans cette Constitution, aucun organe n’est responsable de ses actes. A part la motion de censure, qui est théorique, parce qu’à la majorité des 2/3, il n’y a pas de mécanisme de responsabilité. Le Conseil des ministres, le Conseil européen, le Parlement ne peuvent être renversés ou dissous par personne. La Banque centrale n’a de compte à rendre à personne. Mais qui est responsable de ses actes là-dedans ?

L’article sur la concurrence libre et non-faussée ne figure plus dans le traité. Mais dans les annexes sur les dispositions pour le marché intérieur, il est toujours dit que la concurrence doit être non-faussée. Pensez-vous que les gouvernements veulent contourner les «non» français et hollandais ?
Ils ne les contournent pas, ils les violent. Ils ont retiré le mot Constitution et la partie III. Mais en réalité, elle est encore en œuvre. C’est le royaume de l’hypocrisie. C’est de la violence.

Pensez-vous que la chancelière allemande Angela Merckel a pris l’ascendant sur Nicolas Sarkozy ?

Non, pour moi, ils sont en collusion parfaite. Ils ont convenu du jeu que Sarkozy allait jouer. Il a dit du mal d’eux, mais il sait très bien qu’il ne peut rien faire. Il n’a qu’une envie, c’est de passer son traité en force, comme les autres dirigeants européens.

La contestation peut-elle monter, notamment par Internet, comme en 2005 ?
Ça dépend des journalistes. En 2005, il a pu y avoir une contestation car il y avait une perspective, un référendum. Mais si les gens qui vous gouvernent ont décidé de vous violer, c’est-à-dire de ne plus vous demander votre avis, de remettre le bâillon à la victime, eh bien elle ne peut plus crier. On ne nous demande plus notre avis, là. Pourquoi les gens se mobiliseraient dans ce cas ? Les visites sur mon site n’ont pas augmenté pour le moment. Mais je compte sur les journalistes pour être les sentinelles du peuple et l’alerter.


Valérie Giscard d'Estaing

Tout à propos, voir également un article relevé par 2 plus n, faisant parler VGE (à l'origine, rappelons-le, du projet de constitution européenne) dans le Monde du 26/10, dont voici quelques extraits choisis :

"Le traité de Lisbonne se présente ainsi comme un catalogue d'amendements aux traités antérieurs. Il est illisible pour les citoyens, qui doivent constamment se reporter aux textes des traités de Rome et de Maastricht, auxquels s'appliquent ces amendements. Voilà pour la forme.

Si l'on en vient maintenant au contenu, le résultat est que les propositions institutionnelles du traité constitutionnel – les seules qui comptaient pour les conventionnels – se retrouvent intégralement dans le traité de Lisbonne, mais dans un ordre différent, et insérées dans les traités antérieurs."

"Dans le traité de Lisbonne, rédigé exclusivement à partir du projet de traité constitutionnel, les outils sont exactement les mêmes. Seul l'ordre a été changé dans la boîte à outils. La boîte, elle-même, a été redécorée, en utilisant un modèle ancien, qui comporte trois casiers dans lesquels il faut fouiller pour trouver ce que l'on
cherche."

"Concernant, ensuite, les réponses apportées aux demandes formulées notamment en France par certains adversaires du traité constitutionnel, il faut constater qu'elles représentent davantage des satisfactions de politesse que des modifications substantielles.

Ainsi l'expression "concurrence libre et non faussée", qui figurait à l'article 2 du projet, est retirée à la demande du président Sarkozy, mais elle est reprise, à la requête des Britanniques, dans un protocole annexé au traité qui stipule que "le marché intérieur, tel qu'il est défini à l'article 3 du traité, comprend un système garantissant que la concurrence n'est pas faussée"."

"Quel est l'intérêt de cette subtile manœuvre ? D'abord et avant tout d'échapper à la contrainte du recours au référendum, grâce à la dispersion des articles, et au renoncement au vocabulaire constitutionnel.

Mais c'est aussi, pour les institutions bruxelloises, une manière habile de reprendre la main, après l'ingérence des parlementaires et des hommes politiques, que représentaient à leurs yeux les travaux de la Convention européenne. Elles imposent ainsi le retour au langage qu'elles maîtrisent et aux procédures qu'elles privilégient, et font un pas de plus qui les éloigne des citoyens."

Michel Collon


Une blaguounette de Michel Collon pour finir :


Le président A propose une nouvelle Constitution. Il la soumet au vote de son peuple.

Le président B propose aussi une Constitution. Dès qu’une partie du peuple a dit non, on cesse de voter. Un peu plus tard, la même Constitution est imposée. Sans vote. Qui est le démocrate ?


Vous avez tout faux. Le premier président s’appelle Chavez, c’est donc un populiste et un dictateur.

Le second s’appelle Sarkozy et l’Union Européenne, ce sont donc des démocrates.

Vive la démocratie !

Publié dans Gouvernement Sarkozy

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R
avant la peur de l'extrème droite étrait représentét par UN parti Un homme :Le Pen; maintenant Le FN périclit e: bien sûr il ne choque plus !!  : ses idées ont tellement imprégné l'opinion publique officielle, tous les partis (tous ceux de l'Establishment en tout cas PS compris, et certaines municipalités communistes inclus) on tellement REPRIS intégrés et légitimé ses préoccupations et ses slogans,pour ne pas parler de Sarko qui s'est fait élire en reprenent sa phraséologie et en appliquant une grande partie de son programeme. Voilà ce qui fait peur maintent ce n'est pas ce qui reste des partis d'estrème droite, c'est la DIFFUSION de leurs idées dans la totalité du coprs social et politique .....
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R
En attendant il y a une chose que nous pouvons tous faire dan un mois, quelque chose de fort pour leur dire NOUS SOMMES LE PEUPLE ("Wir sind das Wolk" en 1989) NOUS sommes lles citoyens, nous sommes le SOUVERAIN J’ai reçu ce message relayé par un internaute et je le trouve génial alors je vous en fais profiter et j’espère qu’à votre tour vous le transmettrez à un maximum de gens Voici enfin une véritable occasion de faire quelque chose qui remue au lieu de parler dans le videCitoyennes et citoyens en juin prochain pour les élections européennes vous avez la possibilité exceptionnelle de sanctionner les politocrates de l’UMP et du PS. Ces deux partis qui se partagent tous les pouvoirs, le pouvoir exécutif et législatif pour l’UMP et le pouvoir régional pour le PS. Deux partis de notables qui vivent sur la nation en cumulant le maximum de mandats électifs.Pour rappel : un élu qui cumule au moins deux mandats gagne en moyenne dix mille euros par mois payés par le contribuable sans oublier tous les avantages liés à la fonction tels que voyages, voiture, appartement, prêts avantageux etc.<br /> Citoyennes, citoyens sanctionnons ces partis politiques si éloignés des problèmes de la population en boycottant les listes UMP et PS aux prochaines élections européennes de juin 2009.<br /> Citoyennes, citoyens en votant pour d’autres listes que celles de l’UMP ou du PS aux élections européennes 2009, vous enverrez un SIGNAL FORT aux puissants qui nous gouvernent. Imaginez un instant cette jubilation d’apprendre que ces deux partis n’envoient AUCUN député au parlement européen, quelle claque et quelle leçon ! Ce message est lancé par le mouvement « RAS LE BOL CITOYEN », il est à relayer sur le net, dans les forums, les blogs, les listes de diffusion, vos contacts et dans votre entourage. Nous comptons sur votre collaboration active pour que cette opération Zéro député UMP-PS soit un succès.
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D
<br /> Salut Roland,<br /> <br /> Merci pour ton passage. J'ai toujours du mal a visiter tes pages, trop chargées poyur mon navigateur, mais à chaque fois j'y trouve au moins un petit quelque chose. Merci pour les infos, moi de<br /> toute façon le dimanche, je ne boycotte pas la pêche à la ligne. Ceci dit ce qui m'inquiète pour ces elections c'est surtout la pénétration de l'extrème droite qui risque d'être importante. Et de<br /> toute façon la dérive fasciste del'europe.<br /> <br /> Je compte sur toi pour ne pas céder à l'idéologie de l'extrème droite qui pénêtre toutes les sphères en ce moment. Retour en force de l'ordre moral / j'veux pas casser ton moral / mais c'est le<br /> bordel  / quand t'es pas dans leur panel / j'suis formel et reste en forme // fait gaffe à ton dos / protege tes abdos / si tu parle cache de leurs vices / ils te front pas d'cadeau.  toi<br /> aussi tu es encore là, et je t'en remercie.<br /> <br /> As-tu lu ces écrits anarchistes sur le fascisme dans l'écologie ?<br /> <br /> <br />
P
Bonsoir,Très jolie la blagounette. Tout dépend de quel côté du manche l'on se trouve.Pour info : en 73, des "démocrates" ont retiré aux Français leur droit régalien de Création monétaire publique. En 76, d'autres "démocrates" ont décidé que l'Etat paierait des intérets !Art 104 de Maastricht la plus belle arnaque de tous les temps. Pas d'argent pour les Peuples, mais pour les banques qui risquaient la faillite à cause des "subprime" OUI !Quant à notre dette publique, ce n'est, ni plus ni moins, que la spoliation organisée de toutes nos richesses !Amitiés : PS : blagounette dans le télépoche de cette semaine : quelle différence y a-t-il entre un politicien et un cambrioleur ? Le cambrioleur ne vole qu'une personne à la fois !
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D
et la difference entre les oiseaux et les hommes politiques ?Merci pour votre  remarque. J'essaye d'aborder ce sujet très important dans l'article Banques, attention au remède. Mais je n'ai pas évoqué l'affaire en 73 que je n'ai pas étudié encore. Faudra que je le rajoute.Merci pour votre site aussi, que je conseille au passage à tous, notamment au sujet des vaccins.
C
Vous, qui n'avez pas l'intention de vous laisser violer, allez vite là:<br /> <br /> http://www.29mai.eu/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1<br /> Et si vous êtes convaincus, faites passer le message....
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J
Les élections, même imparfaites, sont encore le moins mauvais moyen de désigner ses élus.Etienne Chouard, sans Internet, c'est qui ?Dans un pays démocratique, les élections ça existe. Qu'il se présente!
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D
humm.Tu sais on a essayé l'année dernière de mettre au point une campagne hors du cadre des partis. Ce n'était pas évident. Pour plein de raisons, et ça valait de coup de participer pour les apprendre. Beaucoup d'empoignades, de débats, de ras le bol, mais on a un peu mieux compris les problèmes de la representation, qui je te l'assure méritent l'étude.Maintenant je suis aussi pour que des gens autonomes soient capables de prendre la parole. Et que d'autres soient capables d'utiliser leur moelle pour étudier des arguments, plutôt que d'avoir un cerveau 2.0 qui ne fait que suivre des sources suivant leur supposé autorité. Si il y a quelque chose à sauver sur internet, c'est que cela rétablit une possibilité de parole et d'écoute. Même si.